Blocage de la voie ferrée à Pointe-Saint-Charles

Par l’Agence de presse libre de Pointe-Saint-Charles

Dans un geste de solidarité avec les Premières Nations de Standing Rock un groupe de 15 militantes et militants allochtones ont bloqué vers 16h le 15 novembre la voie ferrée à Pointe-Saint-Charles. L’action de blocage a duré une vingtaine de minutes, au point de circulation ferroviaire le plus achalandé à Montréal. Les policiers ont menacé d’intervenir au moment ou un train de marchandises a dû s’immobiliser.

Les manifestant-e-s ont déployé 3 banderoles dont une au viaduc de la rue Wellington pendant qu’un rassemblement de solidarité d’une soixantaine de personnes se trouvant dans le parc de la Congrégation appuyait l’action sur les rails.
Cette action de solidarité avait pour objectif de soutenir la lutte des autochtones du Dakota Nord qui empêche actuellement la construction d’un pipeline qui menace les communautés locales. D’ailleurs un militant de Kahnawake était sur place pour saluer l’action de solidarité avec Standing Rock.
Pour les militant-e-s et les citoyens-nes qui de plus en plus refusent le passage des pipelines afin de protéger l’eau, source de vie, et leurs territoires d’éventuels déversements de pétrole et de contamination, l’action directe et la solidarité à travers l’ile de la Tortue (l’Amérique du Nord pour les autochtones du Canada) entre autochtones et allochtones sont devenus les seuls moyens pour bloquer l’expansion de l’industrie pétrolière, y compris par chemin de fer où les wagons, véritables bombes roulantes circulent au cœur de nos communautés.
Bref, le pétrole « de la mort » doit rester dans le sol et nous devons nous orienter résolument vers les énergies écologiques. Les militant-e-s d’un peu partout à travers l’Amérique savent que la lutte sera longue et que la bataille sera dure parce que l’industrie du pétrole appuyé par les banques et les gouvernements est particulièrement puissante.
Cette bataille, les militant-e-s affirment qu’il faut la gagner, ne serait-ce que pour protéger le présent et l’avenir des communautés partout en Amérique du Nord. « Et nous la gagnerons. » C’était là un sentiment partagé par plusieurs sur le lieu du rassemblement et dans la marche qui a suivi dans le quartier Pointe-Saint-Charles.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Chemins de fers bloqués à Pointe-Saint-Charles en solidarité avec Standing Rock

Tio’tia:ke (Montréal), le 15 novembre 2016, 16h, pour diffusion immédiate. Des résidents et résidentes du Sud-Ouest de Montréal bloquent le chemin de fer au coin des rues Wellington et de Sébastopol en solidarité avec les protecteurs de l’eau des Premières Nations qui luttent contre l’oléoduc Dakota Access. Un rassemblement se déroule à côté, dans le parc de la Congrégation. Cette action est organisée en réponse à l’appel lancé par des leaders des Premières Nations de Standing Rock pour une journée d’action qui perturbe le train-train quotidien.

Le groupe qui bloque le chemin de fer explique son action dans la déclaration qui suit :
Debout avec Standing Rock

Nous sommes ici aujourd’hui, allochtones des quartiers Sud-Ouest de Montréal, sur des terres jamais cédées par les Kanien’kehá:ka, pour appuyer solidairement la lutte que mènent les protecteurs de l’eau des Premières Nations à Standing Rock contre la construction de l’oléoduc Dakota Access dans le Dakota Nord aux États-Unis.

Face aux dangers sur la vie des communautés et sur la nature qu’imposent de grandes compagnies pétrolières et les banques complices, la résistance contre ce projet destructeur est devenue nécessaire et doit s’étendre partout à travers le monde, y compris à Montréal et au Québec.
Ce projet d’oléoduc Dakota Access doit être arrêté et le pétrole doit demeurer là où il est, dans le sol. Aujourd’hui et jusqu’à la victoire, nous soutiendrons la lutte pour bloquer le projet d’oléoduc Dakota Access.
Quartiers sud-ouest de TIO’TIA :KE
SOLIDAIRES
–30–
Information (nous ne ferons pas d’entrevues avec les médias capitalistes)

 

Le pétrole c’est la mort
L’eau c’est la vie
Transport du pétrole par chemin de fer
• 40% des wagons soient plus 53,000 wagons en 2013 ou 100,000 barils par jour circulent sur l’île de Montréal;
• Les trains arrivent de Vaudreuil-Dorion et se dirigent soit vers les raffineries de l’est par Mont-Royal et Ahuntsic, soit vers le pont Victoria et la rive-sud en traversant Saint-Henri et Pointe-Saint-Charles. (Journal Voir, mars 2015);
• Le pétrole vient principalement du Dakota Nord.
• On estime qu’environ 50 000 Québécois habitent à moins de 100 mètres d’un chemin de fer parcouru par les convois pétroliers, principalement dans les villes de Montréal, Longueuil, Saint-Hyacinthe, Drummondville et Sherbrooke.
• En 2014, 174 accidents de transport de matières dangereuses ont eu lieu au Canada (Bureau de la sécurité du Canada)
• Les nouvelles normes imposées par Ottawa pour le transport de matières dangereuses par wagons-citernes permettent-elles d’éviter des catastrophes comme celle de Lac-Mégantic? Non, répondent les experts. Radio-Canada mars 2015.
Transport du pétrole par pipeline
• On a signalé 11 accidents de pipelines en 2013 soit 4 de plus qu’en 2012 (Bureau de la Sécurité dans les transports (BST) du Canada);
• Le nombre d’incidents majeurs serait comparable entre les incidents ferroviaires et les pipelines. Journal de Montréal Samson 13 mars 2016
• Selon le Bureau de la Sécurité dans les transports (BST) du Canada, le pipeline ne serait pas nécessairement plus sécuritaire que le train pour le transport du pétrole.
• Saviez-vous que le fleuve Saint-Laurent est la source d’eau potable pour plus de 3,7 millions de personnes, dont la population de Montréal, soit 45 % de la population québécoise? Bien que l’industrie et les gouvernements tentent de se faire rassurant, on ne dénombre pas moins de 19 déversements majeurs d’au moins un million de litres et près de 950 déversements de plus petite envergure de 2004 à 2013 au Canada. (Fondation David Suzuki.)
• Le 20 juillet dernier, 69 000 personnes ont été privées d’eau potable dans la province canadienne de la Saskatchewan, suite à la fuite de l’oléoduc de la compagnie Husky Energy. Un rapport publié le 2 septembre à la demande des communautés autochtones de la région dénonce la lenteur de réaction de l’entreprise : 14 heures ! Pendant ce temps 250 000 litres de pétrole brut se sont déversés dans la rivière Saskatchewan Nord. Près de deux mois après l’accident, son eau n’est toujours pas potable.

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