L’austérité néo-libérale magane les ambitions du maire Dorais

Transcontinental média (la voix POP) a invité le maire Dorais à faire son bilan 2014 en citant les 2 meilleurs bons coûts et deux moins bons (enfin ceux qui n’ont pas pris la tournure espérée). Sans remettre en cause la bonne volonté du maire Dorais, quelques commentaires s’imposent.

Les bons coups

Sans minimiser l’action municipale pour contrer l’agrile du frêne comme bon coup, celui de l’instauration du 30K/h sur les rues résidentielles présente une portée nettement plus emblématique puisqu’elle intervient

sur l’immense enjeu du transport (GES, réchauffement climatique, smog, embouteillages, dilapidation des ressources, dégradations urbaines et nous en passons).

Ainsi, on change d’idée après avoir instauré voilà quelques années le 30-40-50, dépendant de la rue et de l’endroit où les autos circulent, ce qui de fait augmentait la confusion chez les automobilistes. Une preuve étant l’installation de bornes au milieu de la rue en face des parcs pour rappeler qu’on vient d’entrer dans une zone de 30 K/h. Bref, il semble que la cohérence a fini par l’emporter puisque les élu-e-s ont adopté le 30 k/h partout sur les rues résidentielles principalement pour des raisons de sécurité.

La décision et l’intention sont excellentes, mais cette mesure s’inscrit dans un environnement de plus en plus « dangereux » (augmentation de l’utilisation de l’auto, augmentation des agressivités au volant, etc.) résultant du développement de la société en mode capitaliste. Il n’aura sans doute aucun effet à moins que les policiers (qui transgressent régulièrement la réglementation) ne s’en mêlent. Pour être efficace, acceptée, suivie et portée par les citoyen-nes, une telle mesure doit faire partie d’une vision écologique. Et un des premiers objectifs d’une telle vision serait le remplacement de l’auto privée par le transport collectif et actif. Or nos élu-e-s prennent des décisions qui encouragent l’utilisation de l’automobile par exemple l’autorisation de stationnements souterrains dans les projets d’habitation. À protéger le choux et la chèvre ont fait du sur-place.

Mauvais coups

Évidemment, il s’agit de la refonte du financement des arrondissements où Benoit Dorais affirme « J’aurais vraiment aimé qu’on réussisse à faire bouger le maire de Montréal ». Enjeu politique autour d’une recentralisation de pouvoirs aux mains de la ville centrale. Échec, donc de cet appel aux citoyens-nes et d’une stratégie locale sans rapport de force face à la ville centrale, comme nous l’avions prévu. Mais nous n’avons pas encore lu de véritable bilan de cette bataille.

Le second dossier c’est l’abandon du budget participatif. « L’arrondissement avait prévu à cette fin la somme de 500 000$ ». Mais, écrit-on dans le journal, la réforme du financement a forcé l’arrondissement à faire d’autres choix. C’était sans doute trop dangereux de voir les citoyens-nes décider d’autres priorités que celles déjà prévues par les élu-e-s. C’est véritablement un mauvais coup.

L’austérité, ça n’a pas l’air trop grave

Pour 2015, le maire se montre optimiste. Son souhait « malgré l’austérité que dans le Sud-Ouest on vive la solidarité ». Qu’est-ce que le maire veut dire? Que fait-on des projets de garderie mis en difficulté par l’austérité ? L’arrondissement va-t-il prendre en charge le renflouement de la CDEC qui vient d’être coupé ? « Il importe que chacun ne tire pas de son côté pour protéger ses acquis ». On ne sait pas à qui s’adresse ces paroles. Peut-être à ces capitalistes immobiliers qui œuvrent dans le Sud-ouest, qui font la pluie et le beau temps et qui empochent la manne… évidemment pour le bien-être de la collectivité. Vous voulez des noms?

Nous sommes un peu moins optimistes. L’austérité n’est-elle pas plutôt une déclaration de guerre sociale où justement la solidarité est absente? Sauf évidemment en haut lieu où on va continuer à ouvrir les bouteilles de champagne.

En attendant, on va payer les augmentations de taxes et absorber la diminution des services.

Bonne année 2015.

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